Un rapport rédigé par un groupe d’experts indépendants mandaté par l’ONU, reproche à l’Organisation mondiale de la Santé «OMS», d’avoir accusé du retard et des défaillances dans la gestion de l’épidémie d’Ebola qui sévit dans les pays d’Afrique de l’Ouest.
Les experts dénoncent particulièrement le comportement affiché par l’OMS au cours des premiers mois de l’épidémie. D’abord, ils se demandent «pourquoi les avertissements précoces lancés de mai à juin 2014 n’ont pas abouti à une réponse adéquate et sérieuse», avant de condamner les «lacunes dans les contacts avec les communautés locales».
Alors que l’alerte concernant le virus Ebola était donnée depuis mai 2014, ce n’est que trois mois après, en août, que l’OMS a déclaré une «urgence de santé publique mondiale», ont déploré les experts ce lundi 11 mai. Ces derniers remettent en doute, par conséquent, les capacités de l’OMS de mener à bien des opérations d’urgence.
Le rapport des experts indexe aussi la lenteur de la riposte internationale qui n’a pris de l’ampleur qu’en septembre avec la mise sur pied de la Mission des Nations unies pour la lutte contre Ebola.
Pour tenter d’expliquer les manquements de l’OMS, les experts pointent du doigt, entre autres, la mauvaise compréhension du contexte de l’épidémie et les difficiles négociations avec les pays concernés.
Ils recommandent ainsi à l’OMS de mettre en place un fonds d’urgence, ainsi qu’une force internationale d’intervention sanitaire et une équipe pluridisciplinaire à même de répondre immédiatement aux appels au secours. Sans oublier une structure de commandement unique, jouissant d’une autorité incontestable.
Le groupe d’experts indépendants a été mis en place le 9 mars dernier par les Nations unies dans l’objectif d’évaluer «tous les aspects de l’action de l’OMS» face à l’épidémie Ebola qui a fait plus de 11.000 morts en Guinée, en Sierra Leone et au Liberia, les trois pays ouest-africains les plus touchés par le virus de la fièvre hémorragique.
Le rapport des experts sera soumis à l’Assemblée générale annuelle de l’OMS qui se réunira du 18 au 26 mai prochain à Genève, en attendant la publication à la mi-juin, du rapport final.