Le 13 mai prochain s’ouvre la campagne électorale en prélude aux législatives du 4 juin 2023 qui ont fait l’objet d’un débat passionné dans la classe politique bissau-guinéenne, après des reports. Cette campagne électorale censée durer 21 jours est au cœur de l’attention de plusieurs responsables religieux.
A travers une sortie collégiale ce 7 mai, des responsables religieux musulman, catholique et évangélique ont appelé les protagonistes de la prochaine joute électorale en Guinée-Bissau à la culture de la tolérance. «Le transfert du pouvoir doit se faire de manière pacifique et périodique et le peuple choisit librement et en toute souveraineté ses représentants pour assurer la paix, la sécurité et le bien-être», a lu le Père Antonio Mbombo, au nom des trois confessions religieuses précitées.
Nécessité d’une préservation de la paix, de la sécurité afin d’éviter de perturber le processus électoral qui sera mis en branle samedi prochain sont les idées force de cette sortie des hommes de Dieu. Elle se veut en outre une exhortation d’une part aux institutions chargées d’organiser ce scrutin décisif avant la tenue de la prochaine présidentielle. Ces institutions sont invitées à abattre, d’une part, «un travail sérieux et impartial dans le strict respect de la loi en vue de garantir la transparence et la vérité sortie des urnes». D’autre part, les Forces de défense et de sécurité qui font cycliquement des intrusions dans le jeu politique bissau-guinéen sont conviées «à rester neutres» en marge de ce nouveau processus électoral.
Etat ouest-africain indépendant en 1973, la Guinée-Bissau est sujette à de récurrentes rivalités politiques qui voient régulièrement l’Armée s’immiscer dans la vie des institutions nationales. L’Etat bissau-guinéen poursuit inlassablement par ailleurs sa lutte contre les corollaires de narco-trafics sur son territoire de 36.120 km² pour une population de moins de 2 millions d’âmes.