Des heurts ayant fait une dizaine de blessés ont opposé ce 10 mai à Conakry des jeunes et des forces de l’ordre guinéennes après un appel de l’opposition à une reprise des manifestations contre la Transition.
Les Forces vives de Guinée, collectif formé de partis, de syndicats et d’organisations de la Société civile, ont appelé à une série de manifestations à Conakry et dans le pays à partir de mercredi. Les affrontements ont fait au moins huit blessés parmi les manifestants et deux dans les rangs des forces de l’ordre, a indiqué une source médicale.
Des groupes de jeunes très mobiles ont jeté des pierres sur les forces de l’ordre qui répliquaient en lançant des gaz lacrymogènes dans plusieurs quartiers de la capitale.
Des témoins ont rapporté des manifestations également à Labé (nord) et à Nzérékoré (sud-est). Les manifestants réclament l’ouverture d’un dialogue crédible en vue d’un retour rapide des civils à la tête du pays, la levée de l’interdiction de toute manifestation instaurée par la junte en 2022 et la libération de leurs membres emprisonnés. De même que l’arrêt de ce qu’ils dénoncent comme un «harcèlement» judiciaire exercé par les autorités.
Les manifestations reprennent alors que des chefs religieux tentent une médiation entre le collectif et le pouvoir de l’officier Doumbouya. Le Premier ministre guinéen Bernard Gomou a réaffirmé mercredi la disponibilité du pouvoir de Conakry à discuter avec l’opposition ces dernières heures.
Les militaires au pouvoir en Guinée depuis septembre 2021 se sont engagés sous pression internationale à céder la place à des civils élus d’ici à fin 2024, le temps de mener de profondes réformes.