Rached Ghannouchi, chef du mouvement islamo-conservateur tunisien «Ennahdha» a été condamné dans la soirée de ce lundi 15 mai, à un an de prison pour «apologie du terrorisme», a annoncé son avocate Monia Bouali.
Ghannouchi, 81 ans, principal opposant au Président Kais Saied, avait été arrêté le 17 avril et placé sous mandat de dépôt à la suite de déclarations dans lesquelles il avait affirmé que la Tunisie serait menacée d’une «guerre civile» si les partis de gauche ou ceux issus de l’islam politique comme Ennahdha, y étaient éliminés.
Mais sa condamnation de ce lundi est liée à une autre affaire dans laquelle il avait été entendu en février 2023 par le pôle judiciaire antiterroriste, avant d’être laissé en liberté.
Sa convocation faisait suite à une plainte déposée par un Syndicat policer l’accusant d’inciter les Tunisiens à s’entretuer pour avoir affirmé début 2022 lors des obsèques d’un leader d’Ennahdha que le défunt «ne craignait pas les dirigeants ou les tyrans».Outre la peine de prison d’un an, Ghannouchi a été condamné à une amende de 1.000 dinars (300 euros), selon la même source.
Mi-avril 2023, les autorités tunisiennes ont fermé les bureaux d’Ennahdha sur l’ensemble du territoire, au lendemain de l’arrestation de son chef, Rached Ghannouchi, suscitant une réaction de forte «inquiétude» de l’Union européenne.
Bruxelles a souligné à maintes reprises «le principe fondamental du pluralisme politique», estimant que tous ces éléments étaient «essentiels pour toute démocratie», et constituaient «la base du partenariat de l’Union européenne avec la Tunisie».
Le Président Saied est accusé par l’opposition de dérive autoritaire depuis la mi-2021. Il a fait réviser la Constitution pour instaurer un système ultra-présidentialiste aux dépens du Parlement qui ne dispose plus de réels pouvoirs.