En accordant ce 15 mai une audience au ministre italien de l’Intérieur Matteo Piantedosi, le Président tunisien Kaïs Saïed a remis au goût du jour un plaidoyer qu’il porte depuis plusieurs mois en l’occurrence l’organisation dans «les meilleurs délais» d’une Conférence internationale «réunissant tous les pays concernés pour discuter de la question de la migration irrégulière», indique la Présidence tunisienne.
Saied justifie l’urgence de son plaidoyer par le fait que la Tunisie «souffre du fléau migratoire qui ne cesse de s’aggraver et le nombre de victimes du phénomène se multiplie jour après jour».
La parade anti-immigration clandestine balaie un plus large spectre aux yeux du Président tunisien et va largement au-delà des simples «mesures sécuritaires», d’où l’importance, a-t-il suggéré, de la tenue d’une rencontre internationale regroupant tous les pays concernés, «y compris les pays d’où proviennent ces migrants irréguliers».
La Tunisie a déclenché la colère de plusieurs organisations panafricaines et institutions continentales fin février 2023 quand K. Saied a qualifié une partie de migrants d’Afrique sub-saharienne sur le sol tunisien de «hordes» dans un discours au ton raciste qui avait suscité durant de longues semaines, des représailles anti-Sub-sahariens dans son pays, malgré les dénégations sur le sujet des autorités tunisiennes, rappelant que les propos du dirigeant tunisien avaient été sortis de leur contexte.