Encouragées par les résultats largement positifs de la campagne cotonnière 2014-2015 (710.000 tonnes produits), les autorités burkinabè mettent la barre plus haut et tablent sur une production de 800.000 tonnes pour la prochaine campagne 2015-2016.
Pour réaliser les objectifs attendus de la nouvelle campagne, le gouvernement burkinabè a opté pour des mesures incitatives au profit des cultivateurs de coton. Les autorités entendent augmenter le prix d’achat du kilo de 10 à 235 FCFA pour le coton-graine «premier choix» et à 210 FCFA pour le «second-choix».
Ce qui aurait pour avantage non seulement de sécuriser la production, mais aussi pour dissuader certains cultivateurs qui menaçaient de boycotter la campagne 2015-2016. Ces producteurs réclamaient le départ du président du comité de gestion de l’Union nationale des producteurs de coton (UNPCB) qu’ils accusaient de malversations et de mauvaise gestion.
Au cours de la nouvelle campagne, le Burkina prévoit aussi la réduction de la superficie consacrée au coton transgénique. Une capacité de 55% des superficies cotonnières totales sera utilisée pour le coton OGM, contre une moyenne tournant actuellement autour de 73%.
En effet, des professionnels de la filière auraient constaté, depuis la campagne 2010/2011, un raccourcissement de la fibre du coton transgénique, qui affecte l’image du coton burkinabè, ainsi que son commerce sur les marchés internationaux.
Le pays se donne trois ans pour expérimenter cette mesure qui ne fait pas l’unanimité. Le président de l’UNPCB, Karim Traoré, craint que cette option n’entraîne «un supplément de travail aux producteurs notamment en ce qui concerne le processus de traitement de la plante». Sans oublier la nécessité de «former les jeunes à ces anciennes méthodes de traitement qu’ils ne maîtrisaient pas forcément», précise-t-il.
Pionnier de la culture du coton transgénique en Afrique, le Burkina parviendra-t-il à atteindre le cap des 800.000 tonnes annoncés, tout en réduisant ses superficies dédiées aux cultures transgéniques ? Ce n’est pas si sûr, selon bon nombre de spécialistes de la filière.