La préfecture de Mayotte (territoire français dans l’océan Indien, département le plus pauvre de France, voisin des Comores) a lancé tôt dans la matinée de ce 22 mai son opération de «décasage» baptisée « Wuambushu » (signifiant « reprise » en langue mahoraise parlée localement).
Cette opération de la préfecture de Mayotte est déployée sous la haute protection de centaines de policiers et gendarmes français et a pour principale finalité de réduire l’insalubrité à Mayotte, tout particulièrement dans l’un de ses importants bidonvilles, « Talus 2 » et d’y réduire l’immigration clandestine en provenance des îles Comores voisines.
Selon les mots de Psylvia Dewas, chargée de la résorption de l’habitat illégal à la préfecture de Mayotte, le «décasage» à Talus 2 «va durer toute la semaine en cours».
«Wuambushu» a été dénoncée dans sa planification comme étant «brutale, anti-pauvres», violant les droits des migrants, et constitue toujours une pomme de discorde entre Moroni (Comores) et Paris autour de Mayotte.
Les autorités françaises mettent en avant pour soutenir leur fermeté à l’égard de Moroni que sur les 350.000 habitants estimés de Mayotte, la moitié ne possède pas la nationalité française.
Au total, 162 cases sont à démolir à Talus 2, d’après le Préfet Thierry Suquet, assurant que «la moitié des familles qui vivaient dans ce bidonville qui ont été relogées».
L’opération «Wuambushu» était prévue initialement sur le 25 avril dernier, mais elle a été suspendue par le Tribunal administratif de Mayotte. Deux autres décisions judiciaires ont ensuite balisé le terrain à son lancement la semaine écoulée.