Le président algérien Abdelaziz Bouteflika a procédé jeudi à un remaniement ministériel en profondeur sur fond de scandales et de retentissantes affaires de corruption à l’échelle nationale qui ont au final débouché sur le renvoi de plusieurs ministres clés.
Au total, ce sont cinq départements qui ont été touchés par ce remaniement. Néanmoins, le départ qui retient le plus l’attention est celui du ministre de l’Energie et des Mines, Youcef Yousfi. Ce dernier a en effet été remplacé par Salah Khebri, PDG de l’Institut Algérien du Pétrole (IAP) qui a également travaillé pour la Sonatrach, la compagnie nationale d’hydrocarbures.
Youcef Yousfi surnommé « l’homme de schiste » s’est retrouvé empêtré au cœur d’une crise sans précédent en Algérie, opposant les populations du sud du pays au pouvoir central algérien. Le principal sujet de tension s’articule autour de l’exploration et de l’exploitation du gaz de schiste, énergiquement rejetés par ces populations.
Ce remaniement ministériel a aussi touché les départements de l’Intérieur et des ressources en eau, mais également les ministères de la Culture et des Transports. Mis à part le ministre de l’Intérieur, Tayeb Belaiz dont le départ parait être dicté par des raisons de santé, aucun des autres responsables gouvernementaux n’est sorti par la grande porte.
Le départ de la ministre de la culture Nadia Labidi a, lui, été provoqué par une virulente campagne anti-corruption qui l’accusait d’octroyer des marchés publics à ses proches. Les deux autres ministères ayant subi un remaniement ne sont pas en reste. Celui des Transports, Amar Ghoul a longuement bataillé pour garder son poste à cause notamment du scandale de corruption dans lequel il était le principal accusé. Le ministre des ressources en eau, Hocine Necib a, quant à lui, été accusé par une association d’agriculteurs d’avoir usé de son pouvoir hiérarchique pour attribuer des terres agricoles à ses proches.