Le Puntland, l’un des cinq États fédéraux de la Somalie, a organisé ce jeudi 25 mai, les élections municipales, le premier scrutin unipersonnel et uninominal du pays, en dépit des appels à un report pour parvenir à un consensus.
Les électeurs ont voté dans 30 des 37 districts, tandis que le vote dans trois districts, dont la ville de Garowe, la capitale de l’État, a été reporté, les responsables invoquant des mobiles sécuritaires. Mais aucune raison n’a été donnée pour l’annulation du vote dans les quatre districts restants.
Plus de 387.000 électeurs ont été enregistrés pour les élections au Puntland. Ils devaient choisir parmi les 3.775 candidats en lice dont 28% de femmes, a indiqué la Commission électorale transitoire du Puntland (TPEC).
Le vote oppose le parti KAAH du président sortant, Said Abdullahi Deni à des candidats issus de six autres partis, ce qui permettra au Puntland de passer du statut de paradis des pirates et de base arrière de l’État islamique à celui de phare de la démocratie en Somalie.
Ces élections locales du Puntland sont toutefois marquées par une controverse, certains partis de l’opposition accusant le président Deni d’avoir manipulé la procédure électorale.
Ce scrutin est organisé avant les élections parlementaires régionales prévues en janvier 2024, lorsque le mandat du président Deni arrivera à son terme.
Un forum de l’opposition – Madasha Siyaasadda Puntland – qui s’est réuni à la mi-mai 2023, avait critiqué le processus électoral et a mis en garde contre les tentatives de révision de la Constitution de l’Etat « à ce stade de la période de transition, alors que le mandat du Parlement et du Gouvernement est sur le point d’expirer ». « Il peut s’agir d’une tentative de prorogation illégale du mandat », a déclaré le forum dans un communiqué.