Le nouveau Président du Nigeria, Bola Ahmed Tinubu qui vient de remplace l’ex-président Muhammadu Buhari, a appelé ce 28 mai à l’unité du pays, lors de son investiture et promis de faire de la sécurité «sa priorité» à la tête du pays le plus peuplé d’Afrique en proie à de terribles violences.
De nombreux chefs d’Etat africains comme Nana Akufo-Addo (Ghana), Cyril Ramaphosa (Afrique du Sud), Paul Biya (Cameroun) ou encore Alassane Ouattara de la Côte d’Ivoire etc.., ont fait le déplacement à Abuja pour prendre part à la cérémonie d’investiture.
Le nouveau Président a également promis de remettre la première économie africaine sur les rails alors que le pays, pourtant riche en pétrole, s’enfonce dans le marasme, entre inflation à deux chiffres, explosion de la dette et de la pauvreté ou encore l’insécurité alimentée par des groupes armés de tout bord.
Le 16è Président de l’ère démocratique du Nigeria a décidé par ailleurs de mettre fin aux subventions sur le carburant, un système qui encourage la corruption et empêche l’Etat d’investir massivement dans des secteurs-clés, comme la santé ou l’éducation, alors que près de la moitié des Nigérians vivent dans une extrême pauvreté.
Le Nigeria échange son pétrole brut estimé à des milliards de dollars contre du carburant raffiné importé (en raison de la défaillance de ses raffineries d’Etat) qu’il subventionne par la suite, pour garder un prix artificiellement bas sur le marché, créant un gouffre financier dans le budget de l’Etat fédéral.
Âgé de 71 ans, le dirigeant d’ethnie yorouba, originaire du sud-ouest du pays, Bola Ahmed Tinubu succède ainsi à Muhammadu Buhari, du même parti que lui. Cet ancien général de 80 ans, un peul du Nord, se retire après deux mandats, comme le prévoit la Constitution, avec un bilan jugé très décevant.
L’investiture de Bola Tinubu s’est tenue trois mois après la présidentielle du 25 février dont le résultat est contesté par les deux principaux candidats de l’opposition Atiku Abubakar et Peter Obi qui dénoncent des fraudes massives du parti au pouvoir. Leurs recours en justice sont en cours d’examen.