Le Conseil de sécurité de l’ONU a prorogé ce mardi 30 mai, l’embargo sur les armes imposé au Soudan du Sud, ainsi que le gel des avoirs et l’interdiction de voyager à certains dirigeants du pays jusqu’au 31 mai 2024.
Le Conseil de Sécurité se dit disposé à apprécier à nouveau s’il convient de modifier, de suspendre ou de lever progressivement les mesures d’embargo sur les armes, à la lumière des progrès accomplis par rapport aux principaux critères énoncés dans la résolution 2577 (2021).
Cinq pays sur les 15 membres du Conseil se sont abstenus, pour diverses raisons, à voter pour la résolution 2683 (2023). Il s’agit de la Chine, la Russie, le Gabon, le Ghana et le Mozambique.
Le Mozambique a déploré que le texte ne reflète pas les progrès importants réalisés par le Soudan du Sud dans les domaines politique, économique et sécuritaire, jugeant en outre important de tenir compte des difficultés auxquelles sont confrontés les jeunes pays en matière de consolidation de l’État de droit.
Le Ghana a regretté que la proposition des A3 (Gabon, Ghana et Mozambique) d’intégrer au texte un libellé inspiré d’une résolution récemment adoptée par l’Union africaine dans laquelle elle exprime ses préoccupations sur les répercussions socioéconomiques des sanctions, ait été ignorée.
La Chine a également désapprouvé le fait que les Etats-Unis, qui ont préparé la résolution, aient fait fi des suggestions des A3 qui avaient notamment proposé une liste d’exceptions à l’embargo sur les armes, sapant ainsi l’unité du Conseil de sécurité.
« Une fois de plus, on a ignoré non seulement les positions des pays africains, mais également celles de certains membres du Conseil de sécurité, dont la Russie, qui considèrent que les jeunes forces armées sud-soudanaises doivent pouvoir régler les problèmes de violences intercommunautaires, afin notamment de garantir les élections prévues en décembre 2024», a commenté la Russie.
Le Soudan du Sud, lui-même, a estimé qu’avec cette résolution, on est passé à côté d’une chance d’examiner la situation dans le pays de manière factuelle, invitant le Conseil de sécurité à faire preuve d’objectivité, à tenir compte des propositions de chacun et à éviter toute politisation qui attise les conflits.