Le Burundi a réitéré, mardi, sa position de «non-alignement» dans le conflit entre la Russie et l’Ukraine, à l’occasion d’une visite du ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, à Gitega.
«Nous avons pris une position abstentionniste, une position de neutralité, de non-alignement pour éviter que ce conflit puisse atteindre d’autres régions, notamment l’Afrique», a déclaré le chef de la diplomatie burundaise, Albert Shingiro, lors d’une conférence de presse conjointe, avec son homologue russe, à l’issue de leur entretien à Bujumbura.
«Le Burundi a choisi d’être du côté des solutions et pas de problèmes», a expliqué Shingiro, soulignant également que la plupart des pays africains ont opté pour la neutralité ; allusion faite aux votes de l’Assemblée générale de l’ONU relatifs à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, et au cours desquels nombreux pays africains ont brillé par leur abstention.
Sans surprise, Lavrov a salué les propos de son homologue burundais, soulignant que «nous apprécions hautement la position équilibrée et responsable du Burundi, et surtout le fait que le Burundi comprenne bien les causes profondes de ce conflit».
Sergueï Lavrov a entamé une tournée africaine dont la première étape était le Kenya. Après le Burundi, il s’est rendu mardi soir au Mozambique d’où il devrait s’envoler par la suite en direction de l’Afrique du Sud où il prendra part à une réunion préparatoire du prochain sommet des BRICS, prévue en août prochain.
Ce périple intervient quelques jours après la tournée du chef de la diplomatie ukrainienne, Dmytro Kuleba, en Afrique. Ce dernier qui se trouvait le 24 mai au siège de l’Union africaine (UA) en Ethiopie, avait appelé les pays du continent à renoncer à la «neutralité» étant donné qu’«en étant neutre (…) vous étendez cette neutralité à la violation des frontières et aux crimes de masse qui peuvent se produire près de chez vous, si ce n’est vous arriver».
A l’occasion du 60e anniversaire de l’UA, célébré le 25 mai dernier, le président de la Commission de l’organisation panafricaine, Moussa Faki Mahamat a attiré l’attention des pays africains sur le fait que, «dans ce contexte international d’affrontement, des intérêts géopolitiques divergents, la volonté des uns et des autres menace de transformer l’Afrique en terrain de bataille géostratégique, recréant de ce fait une nouvelle version de la guerre froide».