Deux députés pro-démocratie dans la dernière monarchie absolue d’Afrique, l’Eswatini, ont été reconnus coupables ce 1er juin par la justice de terrorisme et meurtre, en lien avec la vague de manifestations anti-régime, qui avait secoué le pays en 2021.
Presque deux ans après leur arrestation en juillet 2021, les deux hommes, Mduduzi Bacede Mabuza et Mthandeni Dube, ont été jugés par un tribunal de la capitale Mbabane. Accusés d’avoir incité à manifester, ils avaient plaidé non coupables. «Je déclare les accusés coupables de toutes les charges retenues contre eux, a déclaré le juge Mumcy Dlamini, précisant que leur peine sera prononcée à une date à déterminer». Ils risquent jusqu’à 20 ans de prison.
Mabuza et Dube avaient été arrêtés en pleine vague de manifestations visant à réclamer des réformes démocratiques. Ces protestations avaient été sévèrement réprimées par la police du régime et des dizaines de contestataires ont été tués.
Les deux députés avaient notamment plaidé pour une réforme du système complexe d’élections auxquelles les partis politiques, théoriquement autorisés, ne peuvent pas participer aux élections législatives prévues le 29 septembre prochain dans ce pays, anciennement appelé Swaziland.
L’Eswatini, pays d’Afrique australe de 1,2 million d’habitants, est gouverné depuis 1986 par le Roi Mswati III. Ce dernier est critiqué pour un train de vie extravagant et régulièrement accusé de violations des droits.
Les pays de la sous-région d’Afrique australe (SADC) ont alerté mardi dernier contre une «escalade des tensions» dans le petit royaume enclavé d’Eswatini.
En janvier dernier, Thulani Maseko, un avocat défendant les droits humains et opposant influent du pays, a été abattu à son domicile, quelques heures après une déclaration de défiance du Roi.