Des manifestations ont éclaté vendredi à Kidal après la signature de l’accord de paix par les rebelles indépendantistes Touaregs, des contestations populaires qui ont visé principalement les casques bleus présents dans cette ville du nord Mali.
De nouveaux combats ont également éclaté dans le nord-est du pays suite à la signature de cet accord de paix par la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA). Cette formation politique rassemblant les principaux groupes rebelles Touaregs a en effet approuvé jeudi à Alger, après plusieurs mois d’intenses négociations, l’accord préliminaire adopté en mars dernier par les autorités maliennes et des mouvements pro-gouvernementaux.
Cependant, force est de constater que la signature de ce traité n’est pas du goût de tout le monde. Dans le fief Touareg de Kidal, plusieurs centaines de personnes ont défilé derrière des banderoles portant des slogans contre le paraphe de l’accord. Les nombreux manifestants ont ensuite battu le pavé jusqu’au camp de la Minusma, la Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali, où ils se sont attaqué aux casques bleus présents sur place en leurs jetant des pierres. Par ailleurs, des sources proches de l’armée malienne ont fait état de combats à Ménaka, situé 200 kilomètres plus à l’Est de Gao, la principale ville du Nord Mali.
Les observateurs estiment que malgré le paraphe de l’accord de paix, de nombreuses factions Touarègues sont opposées à l’arrêt des combats. D’après eux, certains points revendiqués depuis le début par les rebelles indépendantistes n’ont pas été pris en compte.
Le texte signé jeudi prévoit en effet la création d’assemblées régionales dotées de pouvoirs importants et élues au suffrage universel direct. Mais comme le souhaitait Bamako, ni fédéralisme ni autonomie n’ont été inclus dans cet accord. Un point essentiel pour certains Touaregs qui revendiquent la reconnaissance de leur région qu’ils dénomment l’Azawad.