L’ONG Human Rights Watch (HRW) a accusé ce jeudi dans un communiqué, les forces de la région éthiopienne de l’Amhara de poursuivre une campagne de «nettoyage ethnique» dans une partie du Tigré voisin sous leur contrôle, en dépit de la fin du conflit dans cette région du Nord de l’Ethiopie.
HRW rappelle que depuis le déclenchement du conflit armé au Tigré en novembre 2020, les forces de sécurité amhara et les autorités intérimaires ont mené une campagne de nettoyage ethnique contre la population tigréenne au Tigré occidental, commettant des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité.
La situation n’aurait pas changé même après l’accord de trêve du 2 novembre 2022, selon les résultats des entretiens téléphoniques menées par l’ONG, entre septembre 2022 et avril 2023, avec 35 personnes, dont des témoins et des victimes d’abus, ainsi que des membres du personnel d’agences d’aide humanitaires qui s’activent sur le terrain.
«La trêve de novembre dans le nord de l’Ethiopie n’a pas mis fin au nettoyage ethnique de Tigréens dans la zone du Tigré occidental», a déploré Laetitia Bader, directrice de la division Afrique à Human Rights Watch.
Le droit international prévoit que les personnes expulsées de force de leurs domiciles ont le droit d’y retourner, souligne HRW, précisant en même temps que le contexte actuel dans la région du Tigré occidental n’est cependant pas propice aux retours volontaires, dans des conditions sûres et dignes, des réfugiés et des personnes déplacées.
Début mai 2023, le Comité des Nations Unies contre la torture a invité le gouvernement éthiopien à mener des enquêtes rapides, impartiales et efficaces sur les allégations de violations des droits humains commises dans le nord du pays, et a recommandé qu’un organe indépendant enquête sur les allégations de torture et de mauvais traitements.