De nouveaux heurts de moindre intensité au Sénégal, entre manifestants et forces de l’ordre, ont fait une nouvelle victime, portant à 16 le nombre officiel de morts depuis la condamnation le 1er juin, de l’opposant sénégalais, Ousmane Sonko à deux ans de prison.
Des manifestations spontanées ont suivi la condamnation de Sonko pour avoir poussé à la «débauche» une jeune femme de moins de 21 ans, le privant ainsi de son droit d’éligibilité à l’élection présidentielle de 2024.
Dans un communiqué publié ce dimanche 4 juin, le Pastef, parti de Sonko, a condamné «la répression meurtrière des forces de défense et de sécurité» et accusé le pouvoir d’utiliser «des milices privées pour mater» les populations civiles. Il a en outre, fait état d’un bilan «de 19 morts parmi les manifestants, appelant «les Sénégalais à se défendre par tous les moyens et à riposter».
Pour sa part, le gouvernement a dénoncé les «actes de vandalisme et de banditisme», œuvre des partisans de Sonko soutenus par des «forces occultes, des étrangers venus déstabiliser le pays et le plonger dans le chaos». Le ministre de l’Intérieur a annoncé que les forces de l’ordre ont procédé à quelque 500 arrestations.
Le gouvernement a suspendu internet ce 4 juin sur les téléphones portables «en raison de la diffusion de messages haineux et subversifs». Samedi soir, un des chefs de file de la coalition de l’opposition, le Maire de Dakar, Barthélémy Dias, a appelé le Président Macky Sall à s’exprimer et à renoncer à sa candidature à un troisième mandat en 2024.