Une étude publiée par l’Institut Tunisien des Etudes Stratégiques (ITES) révèle qu’au quatrième trimestre de l’année 2019, près de 1,6 million de Tunisiens travaillent dans le secteur informel, soit 44,8% du total de la population active occupée en Tunisie.
«La productivité du secteur formel n’est que le double de celle du secteur informel», indique l’ITES dans son rapport, précisant qu’environ 81% de l’emploi informel est exercé par le genre masculin, alors que 19% est pratiqué par des femmes.
Le travail informel est exercé par des personnes âgées de 15 ans et plus, dont des salariés qui ne bénéficient, ni de couverture sociale et sanitaire, ni de congé annuel ou de maladie payés, et ceux travaillant à leur propre compte.
En 2019, l’Etat tunisien a enregistré un manque à gagner fiscal non payé par le secteur informel de 5,45 milliards de dinars (1 euro= 3,3 dinars), compte tenu de l’estimation de la valeur ajoutée et des revenus générés par le secteur informel, détaille l’ITES.
Selon une étude réalisée par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et l’Organisation Internationale du Travail (OIT), la part du secteur informel non-agricole dans le PIB non-agricole en Tunisie est de 28,5% en 2020.
Ce taux se situe à un niveau plus élevé lorsqu’il s’agit de toutes les activités informelles incluant le secteur agricole avec une part du secteur informel dans le PIB aux alentours de 35,2% en 2020.
La Tunisie, en proie à une grave crise financière, négocie depuis plusieurs mois avec le Fonds monétaire international (FMI) un prêt de près de deux milliards de dollars. Mais les discussions entre les deux parties semblent faire du surplace depuis un accord de principe annoncé mi-octobre 2022.