Des dizaines de personnes ont été tuées, dans la nuit du dimanche au lundi 12 juin, par des hommes armés non identifiés, dans un camp des déplacés de Lala, dans le territoire de Djugu relevant de la province de l’Ituri, au Nord-est de la République démocratique du Congo (RDC).
Selon le bilan provisoire, l’attaque a fait plus de 45 morts, dont des femmes et des enfants et une dizaine de blessés. Les assaillants auraient utilisés des fusils et des machettes contre ces déplacés internes, selon les témoignages des rescapés et des responsables locaux.
Les condamnations se sont multipliées au sein de la communauté internationale. La Représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU en RDC, Bintou Keita a condamné «avec la plus grande fermeté» ce nouveau drame.
Se basant sur les informations en sa possession, elle a attribué l’attaque aux miliciens de la Coopérative pour le Développement du Congo (CODECO), demandant les autorités congolaises de diligenter une enquête afin de traduire en justice, les auteurs de ces exécutions sommaires qui peuvent constituer, selon elle, des crimes de guerre.
De son côté, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a déploré, par la voix de son Directeur du bureau régional du HCR pour l’Afrique australe, Valentin Tapsoba, ces «attaques odieuses contre des populations civiles vulnérables».
Le HCR a appelé «à des efforts collectifs pour pacifier le conflit dans la province de l’Ituri afin que les Congolais puissent rentrer chez eux, retrouver leurs moyens de subsistance et vivre en paix».
Le groupe armé CODECO a été créé en 2017, dans un contexte de tensions interethniques en Ituri. La milice prétend défendre la communauté Lendu face aux milices d’autodéfense.
La prise d’assaut du camp des déplacés de Lala intervient au moment où la province de l’Ituri est soumise à un état de siège instauré par les autorités de Kinshasa depuis mai 2021.