Le Gouvernement de Côte d’Ivoire a annoncé ce jeudi 15 juin à l’issue du Conseil des ministres que «contrairement à ce que veut faire croire M. Laurent Gbagbo, les charges retenues contre lui dans l’affaire de la casse de la BCEAO lui ont été signifiées par la voie de ses avocats».
«Soit ses avocats ont fait du faux et en ce moment, Laurent Gbagbo a le droit de saisir la Justice pour connaître les intentions de ces avocats. Ou bien c’est une manière de nous plonger dans le dilatoire», a confié à la presse, le porte-parole adjoint du Gouvernement ivoirien, Touré Mamadou.
«Toutes les infractions commises lors de la crise post-électorale font l’objet d’un processus sans tenir compte du statut de Chef d’Etat», a ajouté le porte-parole et ministre de la Promotion de la Jeunesse, de l’Insertion professionnelle et du Service civique, Touré.
L’ancien président ivoirien, Gbagbo reste sous le coup d’une condamnation à 20 ans de prison en Côte d’Ivoire pour le «braquage de la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest (BCEAO)» en 2011.
Cette condamnation, prononcée en 2018 alors qu’il était emprisonné à la Haye aux Pays-Bas, avait entraîné la déchéance de ses droits civiques et politiques et donc sa radiation des listes électorales pour la présidentielle.
Lors d’une récente conférence de presse à Abidjan, Habiba Touré, présidente de « Safe » (un organe créé par la formation de L. Gbagbo, le Parti des peuples africains, Côte d’Ivoire-PPA-CI-) pour lutter contre la fraude électorale, a déploré le fait que plusieurs personnes condamnées pour des crimes, et donc supposément déchues de leurs droits civiques et politiques, sont toujours inscrites sur la liste électorale.
Selon elle, ces cas «décrédibilisent totalement la Commission électorale indépendante (CEI), qui apparaît comme un outil pour éliminer des adversaires politiques, plutôt que comme une autorité administrative indépendante».