L’opposition zimbabwéenne a jugé «discriminatoire» ce 15 juin l’approbation par le Parlement d’une augmentation des frais que devront payer les futurs candidats à la présidentielle qui passeront de 1.000 à 20.000 dollars américains.
«Ces frais de candidature, qui discriminent les citoyens en fonction de leur statut économique et excluent les pauvres et les personnes à la marge, violent la Constitution», a vitupéré ce 15 juin contre l’Etat, Fadzayi Mahere, porte-parole du principal parti d’opposition, la Coalition des citoyens pour le changement (CCC, Citizens Coalition for Change).
Des élections présidentielles et législatives sont prévues le 23 août 2023 dans ce pays d’Afrique australe. Les candidats aux élections législatives et sénatoriales devront pour leur part verser 1.000 dollars contre seulement 50 dollars en 2018.
Le Président zimbabwéen, Emmerson Mnangagwa avait promis, en avril dernier à Mount Darwin, une petite ville située au Nord-est de la capitale Harare, une élection «libre et juste», assurant que son «gouvernement a pris des mesures pour garantir des élections libres, équitables et crédibles». Cependant, malgré ces assurances, le président Mnangagwa, 80 ans, est accusé de museler toute voix dissidente.
Le Zimbabwe avait déjà adopté le 1er juin une loi dite «patriotique» criminalisant toute «atteinte à la souveraineté et à l’intérêt national».
L’Opposition et les ONG craignent des dérives liberticides avant les élections générales 2023. Ces dernières semaines, des réunions de l’Opposition ont été entravées et des responsables dont des députés ont été interpellés et arrêtés.