La CEDEAO a adopté mardi 19 mai, à Accra (capitale ghanéenne), une proposition des ministres des Affaires étrangères des pays membres, portant sur la limitation du nombre des mandats présidentiels à deux. Adoptée avec un large consensus, cette proposition sera soumise aux chefs d’Etat des pays membres de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
Ce qui était longtemps un sujet de conversation dans les coulisses a été finalement posé officiellement sur la table des discussions de la CEDEAO. Les tenants de la proposition ne tolèrent pas que des chefs d’Etats, qui tout en promettant de respecter la Constitution de leurs pays, se permettent de la modifier pour assouvir leurs ambitions personnelles de se maintenir au pouvoir.
La crise au Burkina Faso, en octobre 2014, qui a abouti à la démission du président, Blaise Compaoré et la tension actuelle au Burundi, sont autant de cas qui ont été évoqués lors de la rencontre d’Accra. A l’instar du président burundais, Pierre Nkurunziza qui a modifié la Constitution pour briguer un troisième mandat, nombre de chefs d’état africains sont tentés de modifier la loi fondamentale, pour postuler à un troisième mandat présidentiel sachant qu’au Togo et Gambie, le nombre des mandats présidentiels n’a pas de limite.
C’est pour empêcher de telles pratiques impopulaires, que le débat a été engagé à ce sujet, au sein de la CEDEAO, surtout que plusieurs présidents africains en poste depuis des années, approchent la limite légale de leur deuxième mandat.
Les partisans de la nouvelle proposition espèrent voir les chefs d’Etat l’approuver afin qu’elle devienne un protocole de la CEDEAO qui conduirait à l’harmonisation des Constitutions dans les pays de la région.
Des Gambiens vivant à Accra, ont profité de la tenue du sommet ouest-africain, pour organiser à l’appel du parti «Congrès moral gambien», une manifestation -non autorisée- contre un éventuel 5ème mandat de leur président, Yahya Jammeh qui dirige leur pays depuis 21 ans. Ils ont été rapidement dispersés par la police ghanéenne, alors que le président Jammeh a choisi de boycotter le sommet.