Les autorités soudanaises se sont opposées, lundi, à une réunion des ministres des Affaires étrangères du Quartet de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), qui devait se pencher, sous la présidence du Kenya, sur la crise institutionnelle qui sévit au Soudan depuis plus de deux mois.
Pour rappel, de violents affrontements armés ont éclaté le 15 avril dernier entre l’armée régulière sous le commandement du général Abdel Fattah al-Burhane et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) dirigés par le numéro deux du régime, Mohamed Hamdane Daglo, dit «Hemedti». Il est admis qu’un conflit pour le pouvoir entre les deux hommes serait à la base de la situation désastreuse que connaît actuellement le pays.
Les chefs d’Etat et de gouvernement de l’IGAD, réunis le 12 juin à Djibouti pour la 14ème session ordinaire du groupement régional, ont adopté une feuille de route pour la résolution du conflit au Soudan, laquelle prévoit l’établissement d’un quartet présidé par le Kenya.
Mais les actions devant être déployées dans le cadre de cette initiative, dans les trois semaines à venir, pourraient ne pas se concrétiser face au refus de Khartoum de s’y engager, à cause de l’attribution de la présidence du Quartet au Kenya.
Ce lundi, la diplomatie soudanaise a publié un communiqué dans lequel elle exprime l’opposition du gouvernement soudanais à la convocation d’une réunion de ce Quartet (Kenya, Ethiopie, Djibouti et Soudan du Sud), tout en précisant que «le Soudan n’est pas concerné par l’issue de cette réunion».
Khartoum dit attendre «toujours une réponse de l’IGAD concernant l’objection du Soudan à la présidence de ce Quartet par le Kenya», précise le communiqué. Par ailleurs, le Soudan rejette la qualification par le Kenya du conflit soudanais de «combat entre deux généraux».
Environ deux millions de personnes ont été forcées de fuir le pays en raison des combats. Selon le Secrétaire général de l’ONU, l’ampleur et le rythme auxquels le Soudan plonge dans la mort et la destruction sont tout simplement sans précédent. Sans un appui international fort, le pays pourrait rapidement devenir un Etat hors-la-loi, propageant l’insécurité dans toute la région.