Le Niger devrait connaître une croissance de 6,9 % cette année et atteindre probablement 12,5 % en 2024, d’après les dernières projections de la Banque mondiale (BM) concernant ce pays ouest-africain.
«La croissance économique nigérienne devrait suivre une tendance positive en 2023, pour atteindre un taux de 6,9 %, et pratiquement doubler à l’horizon 2024 (12,5 %)», a annoncé ce lundi 19 juin, l’institution de Bretton Woods dans un communiqué en se référant à son rapport sur la conjoncture économique au Niger en 2022, et les perspectives de croissance pour les trois prochaines années.
Mais la Banque conditionne ces prouesses par la réalisation des objectifs de production pétrolière fixés par le pays. «Il faut améliorer de toute urgence la gestion du secteur pétrolier et des recettes futures en adoptant une stratégie assortie d’une feuille de route précise pour la mise en place et la mise en œuvre d’un fonds de stabilisation», préconise Blaise Ehowe Nguem, économiste à la Banque mondiale en charge du Niger et coauteur du rapport.
Il explique que «ce fonds devra être basé, entre autres, sur un prix de référence. Son objectif sera de protéger le budget contre la volatilité des prix du pétrole et de garantir une utilisation des nouvelles ressources de manière efficace pour réduire la pauvreté et renforcer la croissance à long terme».
L’économie nigérienne s’est fortement redressée en 2022, après deux années marquées par une croissance terne. Ce rebond serait principalement favorisé par une bonne saison agricole stimulée par des précipitations favorables et une expansion des terres irriguées.
La BM souligne que la campagne agricole favorable de 2022 a tiré la croissance économique, entraînant une augmentation de 7,5 % du revenu moyen par habitant. Cette hausse a fait diminuer le taux de pauvreté de 6,4 points de pourcentage entre 2021 et 2022.
Les experts alertent continuellement sur le fait que le Niger est fortement exposé aux chocs climatiques, ainsi qu’au risque de détérioration de la situation sécuritaire ; des facteurs qui pourraient susciter un fort mécontentement social et entraîner des dépenses publiques supplémentaires, ce qui compromettrait la réalisation des objectifs budgétaires.
C’est pourquoi, Paolo Di Lorenzo, économiste senior à la Banque mondiale et coauteur du rapport, appelle le Niger à «déployer des efforts considérables pour mettre en œuvre des réformes afin de soutenir une croissance durable».