Le président du Kenya, William Ruto a promulgué ce lundi 26 juin, la loi de finances 2023 instaurant de nombreuses nouvelles taxes, une loi critiquée depuis de longues semaines par son l’opposition.
Seules concessions faites par le pouvoir central kenyan dans cette nouvelle loi de finances, la «taxe sur les produits de beauté» qui a été abandonnée.
La nouvelle loi de finances ambitionne d’aider à renflouer les caisses de l’État lourdement endetté par les grands projets d’infrastructures du régime de l’ancien président Uhuru Kenyatta.
«Notre position reste que le projet de loi est une erreur et une expérimentation que les Kenyans peuvent difficilement se permettre», a vigoureusement contesté dans la foulée de la promulgation de ce 26 juin, Dennis Onyango, porte-parole du principal opposant du pays, Raila Odinga. La coalition «Azimio» qu’il préside s’apprête à annoncer ce mardi 27 juin, d’éventuelles actions contestataires à organier à travers le pays.
Entre mars et mai 2023, des manifestations antigouvernementales de l’Azimio avaient provoqué la mort d’au moins 3 personnes, selon des décomptes officiels.
Votée la semaine dernière par le Parlement, le projet de Loi de finances valide une hausse de la TVA de 8 à 16% sur les carburants et autorise un prélèvement sur les salaires de 1,5% afin de financer un programme de logements à bas prix.
Locomotive économique d’Afrique de l’Est avec ses 53 millions d’habitants, le Kenya fait face actuellement à une forte inflation (+8% sur un an en mai 2023) et une sécheresse historique occasionnant des déplacés en interne.
Le Kenya que dirige depuis août 2022, le Président Ruto, est également confronté à une dette publique de 65 milliards d’euros soit 67% du Produit intérieur brut (PIB) du pays, sans compter une dépréciation continue du shilling (monnaie nationale). Des tendances macroéconomiques qui ont fait passer la croissance du Kenya à 4,8% en 2022 contre 7,6% en 2021.