La justice tunisienne a ouvert ce lundi 3 juillet, une enquête à la suite de heurts entre des migrants d’Afrique subsaharienne en situation irrégulière en Tunisie et des habitants de Sfax, deuxième ville du pays après la capitale, Tunis.
Les affrontements, à coups de jets de pierres, ont opposé des migrants à des habitants du quartier de Rabd, a indiqué le porte-parole du Parquet de Sfax, Faouzi Masmoudi.
Des véhicules et des habitations ont été endommagés lors de ces heurts qui n’ont pas fait de victimes, a assuré F. Masmoudi, précisant qu’une enquête a été ouverte pour déterminer les responsables et les causes de ces violences. Les habitants de la ville de Sfax, point de départ d’un grand nombre de traversées illégales vers l’Italie, protestent régulièrement contre la présence de migrants clandestins dans leur ville, et réclament leur départ.
Les violences se sont multipliées après un discours le 21 février du Président Kais Saied pourfendant l’immigration clandestine et la présentant comme «une menace démographique pour son pays».
La plupart des migrants d’Afrique subsaharienne viennent en Tunisie pour tenter ensuite de rejoindre l’Europe par la mer, en débarquant clandestinement sur les côtes italiennes.
Les garde-côtes tunisiens ont déjoué 65 tentatives de migration irrégulière et secourus, en mer, quelque 2.068 personnes, pendant la fête de l’Aïd al-Adha, selon un communiqué de la Garde nationale.
Le ministre français de l’Intérieur Gérald Darmanin et son homologue allemande Nancy Faeser ont annoncé, lors de leur récente visite en Tunisie, la fourniture par leur pays d’une aide d’environ 26 millions d’euros (28,5 millions de dollars) à la Tunisie pour l’aider à freiner le flux migratoire vers l’Europe.