Des dizaines de migrants africains ont été chassés de la ville tunisienne de Sfax qui a connu une nouvelle nuit de violences après la mort d’un Tunisien dans des heurts opposant les habitants de la ville aux migrants subsaharaiens.
Dans plusieurs quartiers de cette grande ville du centre-est de la Tunisie, des centaines d’habitants se sont rassemblés dans la nuit du mardi au mercredi 05 juillet, dans les rues, réclamant le départ immédiat de tous les migrants clandestins.
Certains manifestants ont bloqué les rues et incendié des pneus pour exprimer leur colère après la mort d’un habitant de 41 ans, poignardé lors d’affrontements le lundi 3 juillet avec des migrants originaires d’Afrique subsaharienne.
La Justice a ouvert une enquête autour de ce nouveau drame. Plusieurs migrants ont été amenés par la Police sur le site de la Foire de Sfax dans l’attente d’être transférés ailleurs, a affirmé Romdane Ben Amor, responsable au Forum des droits économiques et sociaux (FTDES), une ONG qui s’intéresse aux questions migratoires.
Les tensions entre les habitants et les migrants se sont exacerbées après un discours en février 2023 ans lequel le Président tunisien, Kais Saied a qualifié l’immigration clandestine de menace démographique pour son pays.
Mardi 4 juillet, K. Saied a affirmé que la Tunisie «n’accepte pas sur son territoire quiconque ne respectant pas ses lois, ni d’être un pays de transit (vers l’Europe) ou une terre de réinstallation pour les ressortissants de certains pays africains».
Dans un communiqué publié ce 5 juillet, la branche de Sfax de la puissante Centrale syndicale UGTT, a appelé K. Saied et son Gouvernement à «trouver une solution radicale à la présence de milliers de migrants subsahariens clandestins», et a affirmé «refuser que la région de Sfax ne se transforme en lieu de rassemblement ou de réinstallation pour ces migrants dans une volonté de faire plaisir à l’Italie et à l’Europe».