Une association tunisienne a lancé ce 10 juillet un appel pour la mise en place d’une «coordination d’urgence» en faveur de dizaines de migrants chassés de la ville de Sfax, (Centre-est du pays), vers les frontières libyenne et algérienne.
Beity, une association d’aide aux femmes victimes de violence, a jugé nécessaire une «coordination d’urgence» regroupant les défenseurs des droits, les ONG et les institutions publiques afin de «coordonner les efforts et mutualiser les ressources» pour une «prise en charge efficiente et de qualité des migrants subsahariens».
Suite à des affrontements ayant coûté la vie à un Tunisien à Sfax, des dizaines de migrants ont été évacués de cette ville portuaire devenue le principal point de départ de l’immigration irrégulière vers l’Europe. Ces voyageurs illégaux ont été conduits la semaine dernière vers des zones inhospitalières frontalières avec la Libye et l’Algérie.
Selon l’Observatoire tunisien des droits de l’Homme, au moins 450 migrants ont été regroupés dans une zone tampon militarisée entre la Tunisie et la Libye, près de Ras Jedir.
Dans un communiqué, l’organisation d’aide aux réfugiés Refugees International a dénoncé «des arrestations violentes et expulsions forcées de centaines de migrants africains noirs», soulignant que certains étaient pourtant «enregistrés auprès du Haut-commissariat aux réfugiés ou ont un statut légal en Tunisie».
Le 8 juillet dernier, le Président Saied a dénoncé ce qu’il a qualifié de «mensonges propagés sur les réseaux sociaux», affirmant que les migrants en Tunisie recevaient «un traitement humain conforme à nos valeurs, contrairement à ce qui se dit dans les milieux coloniaux et chez les agents qui œuvrent à leur service», d’après un communiqué de la Présidence tunisienne.