Le procès de l’ex-Président guinéen, Moussa Dadis Camara, jugé pour un massacre commis dans le stade de Conakry le 28 septembre 2009, a repris ce lundi 10 juillet, après avoir été suspendu plus d’un mois à cause de deux grèves successives.
Ce procès était suspendu depuis le 29 mai, les avocats refusant de plaider parce qu’ils disaient n’avoir toujours pas été payés. De retour à la barre ce 10 juillet, l’un des accusés, Marcel Guilavogui, neveu du capitaine Dadis Camara, a déclaré avoir été «victime d’intimidations qui visaient à l’empêcher de dire la vérité pour ne pas relater les faits réels». Il a accusé Moussa Dadis Camara d’avoir organisé le massacre précité.
Camara et une dizaine d’anciens responsables militaires et gouvernementaux répondent depuis le 28 septembre 2022 devant les juges, de dizaines d’assassinats et d’une série de crimes de violences sexuelles, actes de torture, enlèvements et séquestrations, commis dans un stade de la banlieue de Conakry et ses alentours le 28 septembre 2009 et les jours suivants.
Au moins 156 personnes ont été tuées et des centaines d’autres blessées dans ces violences, et au moins 109 femmes ont été violées le 28 septembre 2009 et les jours suivants, selon le rapport d’une Commission d’enquête internationale mandatée par l’ONU.
Le capitaine Camara et un groupe d’officiers s’étaient emparés du pouvoir le 23 décembre 2008, après l’annonce de la mort du Président autoritaire Lansana Conté.
Le 3 décembre 2009, son aide de camp, le lieutenant Aboubacar Sidiki Diakité, alias « Toumba », lui tira dans la tête parce qu’il aurait tenté de lui faire porter la responsabilité du massacre de septembre 2009. Il est évacué vers le Maroc puis au Burkina Faso où, en janvier 2010, sur médiation ouest-africaine, il renonce, selon cette dernière, à gouverner.