Les autorités sénégalaises ont interdit des rassemblements du parti de l’opposant Ousmane Sonko prévus les 15 et 16 juillet, selon un communiqué officiel publié ce 13 juillet.
Pour justifier cette interdiction, le gouverneur de Dakar a expliqué que des individus s’étaient attaqués à des biens publics et privés, des commerces et autres installations lors d’un appel à manifester d’O. Sonko début juin 2023.
«Des appels à travers les réseaux sociaux invitent les sympathisants de cette formation politique (Pastef) à investir d’ores et déjà les grands marchés et les principaux axes et lieux de rassemblements», dit le communiqué. «Des indices font croire que ces rassemblements constituent de réels risques de troubles à l’ordre public», insiste le gouverneur de Dakar, Al Hassan Sall.
Le rassemblement du 15 juillet est censé désigner officiellement Sonko candidat de son parti, le Pastef, à l’élection présidentielle 2024, bien que l’opposant soit inéligible depuis une condamnation datant de début juin 2023.
Les sympathisants de Sonko ont affirmé que l’investiture de leur candidat se tiendrait ce 15 juillet dans le stade Amadou Barry de Guédiawaye, dans la banlieue dakaroise, et non sur la «voie publique».
La décision le 3 juillet du Président Macky Sall de ne pas se représenter à un 3è mandat a décrispé un climat politique très lourd au Sénégal. La condamnation à deux ans de prison de l’opposant Sonko avait provoqué les plus graves troubles au Sénégal depuis des années, faisant 16 morts officiellement, une trentaine selon l’opposition.
Sonko crie au complot du pouvoir pour l’écarter de l’élection présidentielle de février 2024 et son parti estime à plus de 300 le nombre de «détenus politiques» actuels dans le pays. Le leader de Pastef a promis il y a une semaine un «chaos indescriptible au Sénégal s’il est empêché d’être candidat» à la prochaine élection présidentielle.