La cheffe du Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations Unies, a alerté, vendredi 21 juillet, sur le fait que les effets de la guerre au Soudan se répercutent sur la sécurité alimentaire des population en Afrique de l’Ouest et du Centre et leur stabilité face à l’épuisement rapide des maigres ressources alimentaires en stock, à la réponse humanitaire déjà sous-financée et à la montée des tensions intercommunautaires.
Cindy McCain, Directrice exécutive du PAM, a fait savoir, à l’issue d’une tournée au Tchad, au Togo et au Bénin, que les retombées seront dévastatrices pour la paix et la stabilité dans une région déjà confrontée à des extrêmes climatiques, à l’insécurité et au déclin économique.
Cette responsable, qui s’est rendue à la frontière du Tchad avec le Soudan, en compagnie de la Vice-secrétaire générale des Nations Unies, Amina Mohammed, a indiqué que les personnes avec lesquelles elle a parlé «ont raconté des histoires absolument bouleversantes sur leur dangereux voyage et sur les êtres chers qu’ils ont perdus en chemin».
Quelque 330.000 personnes, dont la grande majorité est constituée des femmes et des enfants, auraient déjà traversé la frontière pour échapper à la violence.
Nombreuses «d’entre elles sont blessées et souffrent de malnutrition. C’est le prix que des innocents paient pour la guerre. Ce que ces gens ont vécu est inacceptable, et le monde doit se mobiliser pour les aider», a-t-elle plaidé, après la visite aux équipes du PAM qui travaillent 24 heures sur 24 pour répondre à la situation d’urgence au fur et à mesure qu’elle se développe.
Le Tchad accueille la plus grande population de réfugiés de tous les pays d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale et est également en proie à une insécurité alimentaire croissante, d’après l’ONU.
Alors que les besoins sont énormes dans ce pays, le financement ne suit pas, déplore le PAM qui évoque un besoin urgent de 157 millions de dollars pour atteindre les personnes dans le besoin et stabiliser la situation qui se détériore.
L’agence onusienne prévoit d’apporter une aide d’urgence à 2 millions de réfugiés et de Tchadiens vulnérables, mais ne peut même pas en aider la moitié en raison de l’insuffisance des fonds.