Une nouvelle pénurie de carburant au Nigeria perturbe ces derniers jours, le quotidien de la population des grandes villes du pays et pénalise gravement plusieurs secteurs clés de l’économie, très dépendants des énergies fossiles.
Le Nigeria, premier producteur de pétrole en Afrique, fait face à une pénurie d’essence et de gasoil qui s’étend de plus en plus et menace la totalité des activités dans le pays. Outre les agglomérations de Lagos, d’Abuja et du Port Harcourt, la pénurie touche désormais d’autres villes du pays.
Les conséquences de cette carence en hydrocarbures sont de plus en plus alarmantes et sont durement ressenties part plusieurs pans de l’économie du pays. Les compagnies aériennes locales ont, soit suspendu, soit annulé leurs vols. De nombreuses radios ont également cessé d’émettre faute d’avoir reçu à temps leurs besoins en carburants. Certains opérateurs téléphoniques ont même annoncé qu’ils ne pourront désormais plus assurer l’alimentation de leur réseau s’ils ne reçoivent pas le diesel avant la fin de la journée du 25 mai.
La principale cause de cette pénurie à grande échelle provient des faibles capacités de raffinage du brut au Nigeria, à cause du manque d’entretien de ses raffineries. Le pays est donc obligé d’importer la quasi-totalité de son carburant et de le subventionner afin qu’il soit vendu au même prix sur toute l’étendue du territoire.
Cependant, un récent conflit autour d’anciennes subventions non payées par le gouvernement sortant de Goodluck Jonathan, aux fournisseurs de carburant, a stoppé net l’entrée de carburant au Nigeria, ce qui a engendré la pénurie d’hydrocarbures.
S’il arrive souvent que le gouvernement nigérian prenne son temps pour payer ses arriérés, la chute récente des cours du pétrole aurait fortement pénalisé ses derniers versements. Les fournisseurs d’hydrocarbures réclament environ 900 millions d’euros au gouvernement sortant de Goodluck Jonathan, une somme faramineuse que les nouveaux dirigeants du pays peinent à régler.