Les médecins internes des hôpitaux publics du Nigeria ont entamé ce 26 juillet une grève illimitée pour exiger le paiement de «leurs arriérés de salaires et le remplacement des médecins partis à l’étranger», a annoncé leur Syndicat.
La grève est observée à l’appel de l’Association nationale des internes (NARD) regroupant 40% des médecins hospitaliers au Nigeria et qui a prévenu que cette grève ne sera suspendue que lorsque les revendications des médecins internes seront satisfaites, notamment le paiement des arriérés de salaire et le remplacement des médecins qui ont quitté le pays pour travailler à l’étranger. Le Syndicat demande également l’amélioration des installations dans les hôpitaux publics.
Plusieurs centaines de médecins nigérians postulent pour des emplois à l’étranger et un nombre croissant de médecins quittent le Nigeria, un phénomène qui inquiète les autorités sanitaires du pays.
En 2021, des statistiques disponibles indiquaient que sur près de 72.000 médecins inscrits comme membres du Conseil national médical et dentaire nigérian, approximativement 35.000 seulement travaillent sur place. Pour leur part, les médecins évoquent les mauvaises conditions de travail pour justifier leurs départs à l’étranger.
Au pouvoir depuis deux mois, le Président Bola A. Tinubu a mis fin à la subvention des carburants qui maintenait les prix de l’essence à un niveau artificiellement bas, mais siphonnait les caisses publiques. Il a également laissé flotter la monnaie nationale, le naira, afin d’attirer davantage d’investissements étrangers.
L’économie nigériane est toujours en crise et le secteur pétrolier est miné par les vols massifs d’or noir. Malgré les réserves de pétrole du pays, près de 40% des Nigérians soit 83 millions de personnes, vivent toujours sous le seuil de al pauvreté, selon la Banque mondiale.