Le parlement du Rwanda a annoncé avoir reçu près de deux millions de signatures de citoyens rwandais, plaidant en faveur d’une réforme de la Constitution qui permettrait à l’actuel président, Paul Kagame de briguer un troisième mandat en 2017.
«Nous avons reçu autour de deux millions de demandes de citoyens», soit 17 % de la population rwandaise, plaidant pour un troisième mandat présidentiel, a précisé Donatilla Mukabalisa, présidente de la Chambre des députés.
Selon Mukabalisa, cela fait déjà quelques mois que ces demandes de révision de l’article 101 de la Constitution, qui limite le nombre de mandats présidentiels à deux, ne cessent d’affluer de façon spontanée, sur les bureaux de l’hémicycle. Ces demandes émaneraient d’individus, de groupes d’individus ou d’associations qui envoient des lettres ou se présentent en personne.
A l’actif de Kagame, les dépositaires vantent ses succès économiques, ainsi que le retour à la paix qui avait mis fin au génocide de 1994 ayant fait environ 800.000 morts. Sans oublier la protection de la population que le chef de l’Etat assure par tous les moyens nécessaires.
C’est au cours de cet été 2015 que le Parlement, dont les deux chambres sont dominées par le parti au pouvoir (Front patriotique rwandais, FPR), se penchera sur la révision réclamée de l’article 101 de la Constitution.
Toutefois, des voix s’élèvent déjà pour dénoncer ces pétitions en masse que certains soupçonnent d’être initiées et forcées par le pouvoir en place ; des allégations démenties par la présidente de la chambre des députés.
Kagame lui-même reste toujours évasif sur la question de sa réélection et s’en remet continuellement au choix du peuple qui reste déterminant à ses yeux.
La communauté internationale, bien que reconnaissant les avancées du Rwanda sous le pouvoir de Kagame, accuse tout de même celui-ci de diriger le pays d’une main de fer.