La Banque centrale des États de l’Afrique de l’ouest (BCEAO) a démenti dans un communiqué mercredi 16 août, l’information rapportée par Radio France internationale (RFI) selon laquelle elle continue d’alimenter chaque semaine les banques nigériennes en liquidités.
Selon la BCEAO, «les montants indiqués par ce média ne correspondent pas à de nouvelles injections de liquidités. Il s’agit plutôt de reconductions d’encours de créances de la Banque Centrale, d’échéances hebdomadaire et mensuelle, sur les banques du Niger, qui existaient avant la prise des sanctions» de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO).
Par conséquent, l’institution a indiqué que «ces reconductions n’entraînent donc pas de nouvelles injections de liquidités». Depuis le coup d’État du 26 juillet dernier au Niger, ce pays fait l’objet de sanctions économiques et politiques prises par la CEDEAO.
La junte militaire à la tête du Niger s’est dite totalement choquée par ces sanctions. Le colonel-major Amadou Abdramane, porte-parole de la junte, s’est insurgé contre le blocus décidé par les membres de l’organisation régionale ouest-africaine.
Dans un communiqué relayé par la Télévision nigérienne, le militaire estime que le peuple sera «durement éprouvé par les sanctions illégales, inhumaines et humiliantes de la CEDEAO qui vont jusqu’à priver le pays de produits pharmaceutiques, de denrées alimentaires et de la fourniture en courant électrique».
Pour rappel, les auteurs du coup d’Etat ont annoncé le 13 août leur intention de «poursuivre le Président renversé Mohamed Bazoum pour haute trahison et atteinte à la sûreté» du pays, alors que la CEDEAO n’a pas abandonné l’option d’une intervention militaire pour rétablir l’ordre constitutionnel.
En revanche, l’Union africaine (UA) s’est désolidarise de la CEDEAO dans le processus de dénouement de la crise au Niger et son Conseil de paix et de sécurité (CPS) a décidé lundi dernier de s’opposer à tout recours à la force militaire au Niger, privilégiant plutôt la voie diplomatique et le dialogue avec les putschistes.
D’ailleurs les pays d’Afrique australe, d’Afrique centrale et d’Afrique du Nord étaient «vent debout contre toute intervention militaire» qu’envisage la CEDEAO sous la pression et les souhaits de la France, ancienne puissance coloniale dans plusieurs pays de la région.