L’ancien chef d’Etat de la Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo a estimé, mardi, qu’une intervention militaire au Niger, mise en avant par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour chasser les putschistes et réinstaller le président élu Mohamed Bazoum, n’est pas la solution idoine pour le dénouement de la crise nigérienne.
S’exprimant lors d’une conférence de presse sur la situation politique au Niger, le leader du Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI) a émis des doutes sur l’efficacité dans ce cas de figure, d’une option d’une recours à la force qui devrait plutôt servir à régler la question du terrorisme dans le Sahel.
A la place de la force, Gbagbo préconise un dialogue entre les membres de la junte et la CEDEAO soulignant qu’«il faut un dialogue » et «une solution pacifique à cette crise».
Aussi, l’ancien chef d’Etat considère que le «coup d’Etat est consommé» au Niger et qu’il n’y a pas lieu de donner de faux espoirs à Bazoum qu’il dit connaître personnellement.
«Ils mentent en disant qu’ils vont au nom de la démocratie réinstaller Bazoum, en réalité, c’est pour l’uranium et le pétrole», a-t-il insisté, tout en lançant un appel pour la «libération de Bazoum».
Concernant les sanctions déjà imposées au Niger par la CEDEAO, Gbagbo estime qu’elles ne feraient qu’aider les putschistes et aggraver la situation du pays.
Par ailleurs, Laurent Gbagbo a fait remarquer que le coup de force militaire ne constitue pas la seule manœuvre qui sape la démocratie et la stabilité au Niger et en Afrique, mais aussi les tentatives de prolongation de mandat et de manipulation de la Constitution qui peuvent être qualifiés de «coup d’Etat».