La condamnation de l’opposant sénégalais, Ousmane Sonko dans une affaire de mœurs est «définitive», ce qui le rend inéligible pour la présidentielle de 2024, a annoncé mercredi 30 août, le ministre sénégalais de la Justice, Ismaïla Madior Fall.
Dans un entretien publié en ligne par le magazine «Jeune Afrique», le ministre sénégalais de la Justice a déclaré qu’Ousmane Sonko a été arrêté «dans le cadre d’une autre affaire» que l’affaire de mœurs et que la règle selon laquelle un contumax doit être rejugé une fois arrêté ne s’applique donc pas.
Sonko a été déclaré coupable le 1er juin 2023 «de débauche de mineure et condamné à deux ans de prison ferme». Il a depuis été écroué fin juillet 2023 sous d’autres chefs d’inculpation, dont «appel à l’insurrection, association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste et atteinte à la sûreté de l’État».
Les avocats de Sonko soutiennent que leur client ayant été arrêté depuis sa condamnation, il doit être rejugé et invoquent dans ce cas de figure, les textes en vigueur sur la contumace.
«Pourquoi ne s’est-il pas constitué prisonnier s’il entendait obtenir que sa condamnation par contumace soit anéantie? Celle-ci est entretemps devenue définitive», a expliqué le ministre de la Justice, précisant que c’est à ce titre que Sonko a été déchu de ses droits électoraux et qu’il a été radié des listes des candidats.
L’opposant Ousmane Sonko a régulièrement accusé le Président Macky Sall de comploter pour l’écarter de la présidentielle de 2024, pourtant le chef de l’Etat sénégalais, élu en 2012 pour sept ans puis réélu en 2019 pour cinq ans, avait annoncé le 3 juillet 2023, «qu’il ne se présenterait pas» à la présidentielle 2024, pour briguer un 3ème mandat.