Le gouvernement burundais s’est finalement dit dimanche ouvert à une proposition de report des élections présidentielles faite par les pays de l’Afrique de l’Est, une décision froidement accueillie par l’opposition qui continue à rejeter la candidature du président Pierre Nkurunziza pour un troisième mandat.
Réunis à Dar Es Salam pour trouver une issue à la crise politique au Burundi, les différents Etats de l’Afrique de l’Est ont finalement convenu de reporter d’au moins un mois et demi, la date initiale des élections présidentielles dans ce pays. Une proposition à laquelle Bujumbura s’est dite ouverte, mais dont le délai est jugé insuffisant par l’opposition.
A Bujumbura, les opposants à un troisième mandat du président Pierre Nkurunziza se sont déclarés déçus par l’issue de ce sommet, car il n’a pas ouvert le débat sur la question fondamentale qui préoccupe le pays depuis plusieurs semaines à savoir la participation ou non du président sortant, Nkuruziza aux prochaines élections.
Pour le président burundais qui s’est exprimé à travers son porte-parole : la question d’un troisième mandat n’a pas été mentionnée lors de ce sommet africain car elle était « vide » de sens. Selon lui cette décision relève de la souveraineté de chaque Etat. Par conséquent une démarche extérieure sur le sujet serait perçue comme une ingérence dans les affaires intérieures du Burundi.
Initialement prévues pour le 26 juin prochain, les élections présidentielles burundaises seront désormais reportées à la mi-juillet, au grand dam des contestataires qui battent le pavé chaque jour à Bujumbura.
Le pays est en effet secoué par une grave crise politique depuis que le président en exercice Pierre Nkurunziza a annoncé il y a un mois, son intention de briguer un troisième mandat. Il fait face depuis lors à un vaste mouvement de contestation populaire notamment dans la capitale, où, malgré une sévère répression policière, les manifestations quotidiennes ne faiblissent pas.