Le président du Conseil de la choura du parti islamiste modéré de l’opposition « Ennahdha » en Tunisie, Abdelkrim Harouni a été assigné à résidence par les autorités, indique samedi dans un communiqué le Front de salut national, la principale coalition de l’opposition du pays.
«Une brigade sécuritaire a informé Abdelkrim Harouni, président du Conseil de la choura du mouvement Ennahdha qu’il a été assigné à sa résidence dès cette nuit (samedi)», précise le document.
Il s’agit d’une décision du ministre de l’Intérieur, Kamel Feki, que le Front a qualifiée de «nouvel épisode contre la démocratie et les libertés en Tunisie et une tentative d’ingérence dans la vie intérieure des partis, à même d’influencer ses décisions politiques».
La coalition a dénoncé une «décision arbitraire», qui «intervient dans un contexte d’arrestation des dirigeants historiques du mouvement Ennahdha, de fermeture de ses locaux et de menace de ses cadres et militants».
Pour rappel, le dirigeant d’Ennahda, Rached Ghannouchi, 81 ans, a été condamné en mai dernier, à un an de prison pour incitation à la haine. Cette même année, d’autres responsables du mouvement ont été arrêtés, qualifiés par le président tunisien Kaïs Saïed de «terroristes, traîtres et criminels».
L’opposition et la société civile tunisiennes, ainsi que la communauté internationale dont des organisations de défense des droits de l’homme, ne cessent de décrier la gestion dictatoriale du pays menée par le chef de l’Etat, Saied.