Les forces de défense érythréennes (FDE) ont commis des crimes de guerre et peut-être des crimes contre l’humanité dans la région du Tigré, au nord de l’Ethiopie, juste avant et juste après la signature d’un Accord de paix pour la cessation permanente des hostilités (ACPH) entre le gouvernement fédéral éthiopien et le Front populaire de libération du Tigré (FPLT) en novembre 2022, indique l’ONG Amnesty International dans un nouveau rapport publié mardi 5 septembre.
Le rapport démontre que des soldats des FDE, alliées au gouvernement fédéral éthiopien, se sont rendus coupables de viols, d’esclavage sexuel, d’exécutions extrajudiciaires et de pillage.
«Malgré la signature de l’Accord pour la cessation permanente des hostilités, les atrocités contre des civil•e•s dans le Tigré se sont poursuivies, des soldats érythréens ayant soumis des femmes à de terribles violences, notamment des viols, des viols en réunion et de l’esclavage sexuel, tout en exécutant de manière extrajudiciaire des hommes civils», déplore Tigere Chagutah, directeur régional pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe à Amnesty International.
L’organisation de défense des droits de l’homme a basé son rapport sur des entretiens avec des témoins, des victimes des violences et des membres de familles des victimes.
L’ONG rappelle aussi avoir recueilli, depuis que le conflit armé a éclaté dans la région du Tigré en novembre 2020, des informations sur des crimes de droit international et d’autres atteintes aux droits humains commis par l’ensemble des parties au conflit, y compris les forces érythréennes.
Elle estime que l’Erythrée et l’Ethiopie ont l’obligation de mener des enquêtes efficaces sur ces crimes et lorsque des éléments de preuve suffisants existent, d’engager des poursuites contre les auteurs de ces crimes de droit international, y compris les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité présumés.
Par ailleurs, Amnesty International appelle au renouvellement du mandat de la Commission internationale d’experts des droits de l’homme sur l’Ethiopie (ICHREE) lors de la 54e session du Conseil des droits de l’homme, qui s’ouvrira le 11 septembre prochain, l’objectif de cette recommandation, étant de préserver les éléments de preuve des crimes de droit international et de soutenir le travail à venir d’obligation de rendre des comptes.