Amnesty International (AI) a saisi de nouveau, la Cour pénale internationale pour engager des poursuites contre des hauts gradés de l’armée nigériane pour crimes de guerre commis dans la guerre contre Boko Haram.
Dans un rapport intitulé «Nigeria: des galons aux épaules, du sang sur les mains» présenté ce mercredi à Abuja, Amnesty affirme avoir réuni assez de preuves autour des crimes commis par l’armée nigériane durant sa confrontation avec les combattants de Boko Haram.
Sur fonds de ces accusations, le président nigérian, Muhammadu Buhari a promis dans un communiqué, que l’administration étudiera le rapport d’Amnesty mettant en cause l’armée, et agira en conséquence. En revanche, le porte-parole de l’armée, Chris Olukolade a accusé, dans un communiqué, AI de vouloir servir des intérêts politiques avec ce rapport « partisan et inventé ». Il a en outre assuré qu' »aucune accusation n’a été étayée de preuves suffisantes contre ceux qu’Amnesty International cherche tant à condamner ».
Dans son communiqué, le chef de l’Etat Buhari a tenu à rassurer Amnesty que son «rapport sera examiné», précisant que l’administration de son pays «n’épargnera aucun effort pour promouvoir la primauté du droit et traiter tous les cas de violations des droits de l’Homme».
Dans son rapport très accablant, AI dénonce les crimes commis, ces dernières années, par l’armée nigériane, parfois par de hauts gradés, dans la guerre contre le groupe islamiste Boko Haram au nord-est du pays.
Selon AI, des militaires auraient arrêté et détenu dans des camps militaires jusqu’à 20.000 jeunes hommes et garçons, souvent sans aucune preuve de lien avec Boko Haram. Depuis mars 2011, plus de 7000 prisonniers seraient morts à cause des conditions de détention déplorables. Et plus de 1200 seraient exécutés de façon arbitraire depuis février 2012.
Pour Amnesty International rien ne justifiait un tel traitement que l’armée réservait à ces détenus.
Pourtant le porte-parole de l’armé, Chris Olukolade persiste et signe en affirmant que l’armée n’a jamais toléré les violations des droits de l’Homme.
A l’époque de l’ex-président, Jonathan Goodluck, les crimes perpétrés par l’armée nigériane et dénoncés par de nombreuses ONG de défense des droits de l’homme, n’ont fait l’objet d’aucune enquête, le nouveau président Buhari prévient qu’il ne tolérera pas l’impunité.