Le groupe allemand Siemens a remporté mercredi en Egypte, un juteux contrat de 8 milliards d’euros, portant sur l’équipement et la construction de centrales thermiques et éoliennes devant accroitre la production électrique dans le pays des pharaons.
Le contrat prévoit la livraison par Siemens à l’Egypte de 24 turbines à gaz qui seront installées dans trois nouvelles centrales électriques, et d’une usine de pales d’éoliennes. Au total, 16 gigawatt supplémentaires seront mis à la disposition des fournisseurs d’électricité égyptiens.
Cet important contrat qui permettra à l’Egypte d’augmenter sa production électrique de près de 50%, a été paraphé à l’occasion de la visite de travail du président égyptien Abdel Fatah Al Sissi en Allemagne.
Une visite qui n’est pas du gout de tout le monde. Le numéro Un du régime égyptien fait l’objet de vives critiques émises par des ONG internationales et des parlementaires allemands pour les atteintes aux droits de l’Homme dans son pays.
Cinq ONG, dont Human Right Watch et Amnesty international avaient en effet interpellé la chancelière allemande, Angela Merkel sur la grave crise des droits de l’Homme en Egypte, où l’ancien chef de l’armée, Abdel Fatah Al Sissi, a lancé une répression sanglante contre les partisans du président islamiste Mohamed Morsi, évincé du pouvoir par les militaires en juillet 2013.
Pour ces ONG internationales, la visite du chef d’Etat égyptien en Allemagne véhicule un signe négatif de l’acceptation des atrocités commises par le régime d’Abdel Fatah Al Sissi.
Lors d’une conférence de presse tenue mercredi à Berlin, conjointement avec Al Sissi, Merkel s’est notamment attardée sur les menaces du groupe djihadiste Etat Islamique en Syrie et en Irak, les troubles en Libye ainsi que le groupe islamiste Boko Haram au Nigeria.
Mais, en dépit de toutes les critiques des médias et des ONG, la chancelière allemande n’a pas manqué de faire part de son soutien au dirigeant égyptien et de souligner « l’importance hautement stratégique » de l’Egypte pour la stabilité régionale.
L’Allemagne n’est pas le seul pays à faire passer les affaires avant les principes. La France a elle aussi essuyé de vives critiques en concluant, en février dernier, un juteux contrat portant sur la livraison à l’Egypte de 24 avions Rafale.