L’Union européenne a annoncé ce mardi 19 septembre, son intention de suspendre son aide financière à la Commission électorale du Zimbabwe (ZEC), mettant en doute «son indépendance et sa transparence», moins d’un mois après la réélection du Président, Emmerson Mnangagwa.
Dans un communiqué publié ce mardi, la représentation de l’UE au Zimbabwe indique qu’à l’issue des votes du 23 et 24 août dernier, qui ont permis aux Zimbabwéens de choisir leur Président et leurs députés, «les récents rapports préliminaires de plusieurs Missions d’observation, y compris celle de l’UE, ont fait part de leur préoccupation quant à la gestion du processus électoral par la ZEC, notamment concernant son indépendance et sa transparence».
L’UE a donc formellement annoncé «son intention de suspendre son aide financière de 5 millions de dollars (4,7 millions d’euros)» au ministère des Finances et à la ZEC elle-même.
L’UE avait rejoint en 2022 un programme géré par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et financé par plusieurs bailleurs, visant entre autres, à améliorer la capacité de la ZEC à organiser les élections. Sur les 4,7 millions promis, l’UE en a dépensé un million à ce jour.
La bataille politique de ces élections opposait principalement la Zanu-PF au pouvoir depuis l’indépendance en 1980, au leader de l’opposition Nelson Chamisa, avocat et pasteur de 45 ans. Emmerson Mnangagwa a été réélu avec 52,6% des suffrages exprimés, contre 44% pour son rival Chamisa, qui a revendiqué la victoire.
«Nous avons gagné cette élection. Nous sommes les leaders. Nous sommes même surpris que Mnangagwa ait été déclaré vainqueur (…) Nous avons les vrais résultats», a contesté Chamisa au cours d’une conférence de presse à Harare, à l’issue de l’élection.