Le ministère ivoirien de la Santé, de l’Hygiène Publique et de la Couverture Maladie Universelle, a tenté ce mercredi, d’éclairer les populations suite à la crise sanitaire qui sévit depuis le 17 septembre dernier dans la localité de Djebonoua, au centre du pays, et qui a déjà touché 71 enfants de moins de 15 ans dont neuf sont décédés.
Animant une conférence de presse, le Directeur de Cabinet du département de la santé, Aka Charles Koffi a expliqué qu’«il s’agit d’une forte suspicion de toxi-infection alimentaire collective suite à une consommation de bouillie de maïs contaminée par les herbicides», selon des informations rapportées sur le site du gouvernement.
Ce responsable a communiqué un constat fait à l’occasion de la visite d’une équipe de professionnels dépêchée sur le terrain par le ministère de la Santé dès l’alerte relative à cette crise.
«L’inspection de la chambre où est stocké le maïs ayant servi à la préparation de la bouillie, a permis de découvrir trois bidons d’herbicide et de la farine de maïs étalée pour séchage», a-t-il indiqué.
Alors que les patients sont gratuitement pris en charge par les services hospitaliers compétents, le Directeur de Cabinet a rassuré que «des prélèvements des sécrétions des patients (vomissures, urines, sang, sueur, selles) ainsi que des aliments consommés ont été acheminés à l’Institut national d’hygiène publique (INHP) et transférés dans des laboratoires compétents pour analyses approfondies».
La situation serait stable et aucun nouveau cas n’aurait été enregistré depuis 48 heures dans le village concerné, selon les propos d’Aka qui a profité de l’occasion pour sensibiliser les populations de Djebonoua sur les risques liés à l’utilisation des pesticides et sur l’hygiène alimentaire.
Le même responsable a reconnu une récurrence ces dernières années, des épisodes de toxi-infection alimentaire collective (TIAC) dans le pays, avec à l’affiche de nombreux décès, précisant que «depuis le début de l’année 2023, 5 épisodes de TIAC ont été détectés avec 131 cas dont 32 décès soit une létalité de 24,4%».