Le chef de la junte guinéenne, le colonel Mamady Doumbouya a défendu ce jeudi 21 septembre, l’irruption des militaires en politique après une succession de putschs militaires en Afrique depuis août 2020.
Le colonel Doumbouya a conduit le coup d’Etat militaire qui a renversé le Président civil Alpha Condé le 5 septembre 2021 et il s’est fait ensuite, investir Président pour une période supposée transitoire. Ce coup de force militaire est l’un des nombreux putschs qu’a connus l’Afrique depuis 2020, plus précisément au Mali, au Burkina Faso, et en 2023, au Niger et au Gabon.
Le colonel Doumbouya, le seul dirigeant issu de ces coups d’Etat à s’exprimer cette année 2023 devant l’ONU, a estimé que «le putschiste n’est pas seulement celui qui prend les armes, qui renverse un régime».
«Les vrais putschistes, les plus nombreux, qui ne font l’objet d’aucune condamnation, c’est aussi ceux qui manigancent, qui utilisent la fourberie, qui trichent pour manipuler les textes de la Constitution afin de se maintenir éternellement au pouvoir», a-t-il dit en faisant référence à la situation dans certains pays. Lui-même dit être passé à l’action en Guinée-Conakry «pour éviter à notre pays un chaos complet».
Selon le colonel Doumbouya, l’«Afrique souffre d’un modèle de gouvernance qui nous a été imposé, un modèle certes bon et efficace pour l’Occident, qui l’a conçu au fil de son histoire, mais qui a du mal à passer et à s’adapter à notre réalité».
Les militaires qui ont renversé le président Alpha Condé en 2021 ont consenti sous pression internationale à passer la main à des civils élus d’ici à fin 2024.
Le pouvoir Doumbouya a interdit les manifestations politiques en mai 2022 au moment où l’opposition accuse les militaires au pouvoir à Conakry de «confiscation» du pouvoir, de répression des libertés.