La présidentielle de février 2024 censée marquer le retour des civils au pouvoir au Mali, est reportée «pour des raisons techniques», a annoncé la junte au pouvoir.
Les dates initialement retenues du 4 et du 18 février 2024 pour les deux tours «connaîtront un léger report pour des raisons techniques», a annoncé le Porte-parole du Gouvernement, le colonel Abdoulaye Maïga.
Le Gouvernement de la Transition au Mali a expliqué vouloir prendre en considération les nouvelles dispositions constitutionnelles dans la loi électorale qui prévoit une extension du délai entre les deux tours de la présidentielle.
Les actuelles autorités maliennes comptent aussi tenir compte de la révision des listes électorales (1er octobre-31 décembre 2023), et pointent du doigt la «prise en otage» de la base de données du recensement administratif à vocation d’état-civil par le prestataire IDEMIA, une entreprise française.
En juillet dernier, le Conseil constitutionnel malien a entériné, la victoire massive du « oui », avec 96,91% des voix, au référendum pour une nouvelle Constitution.
Il s’agissait du premier scrutin depuis que les militaires ont pris le pouvoir par la force en août 2020 et qu’ils l’exercent depuis quasiment sans partage.
Auteurs de coups d’Etat successifs en août 2020 et en mai 2021, les militaires s’étaient d’abord engagés à céder la place à des civils élus après des élections présidentielle et législatives initialement programmées en février 2022. Mais la junte dirigée par le colonel Assimi Goïta avait finalement fait savoir fin 2021, être dans l’incapacité de respecter le calendrier convenu avec la Cedeao.
Plusieurs observateurs s’attendaient à un report de ces élections de 2024, au regard du retard apparent dans le chronogramme de leur préparation.
La junte a poussé la force antijihadiste française « barkhane » vers la sortie du pays, l’été 2022 et la Mission de l’ONU (MINUSMA) en 2023.