Dans le cadre d’une enquête sur la rupture des deux barrages ayant entraîné les inondations meurtrières dans la ville libyenne (Nord-est) Derna le 10 septembre dernier, le Procureur général de Libye, al-Seddik al-Sour, a ordonné le placement en détention provisoire de huit responsables libyens soupçonnés de «mauvaise gestion et de négligence», a annoncé ce 25 septembre son bureau.
Les huit personnes, occupant ou ayant occupé des postes à responsabilité au sein du Département des ressources hydrauliques ou celui de la gestion des barrages en Libye, sont soupçonnées entre autres, de «mauvaise gestion», a précisé le bureau du Procureur dans un communiqué.
La tempête Daniel a frappé dans la nuit du 10 au 11 septembre l’Est de la Libye notamment Derna, une ville de 100.000 habitants bordant la Méditerranée, entraînant la rupture de deux barrages en amont et provoquant une crue de l’ampleur d’un tsunami emportant tout sur son passage.
Selon le dernier bilan officiel provisoire, les inondations ont fait au moins 3.868 morts, alors que des milliers d’autres personnes sont toujours portées disparues.
Le Procureur général libyen avait annoncé le 15 septembre dernier avoir ouvert une enquête sur les circonstances du drame, précisant que la direction des barrages en Libye avait signalé des fissures sur les deux ouvrages dès 1998, mais aucun travail n’a été accompli pour y remédier.
L’enquête s’est notamment intéressée à un contrat conclu entre le département libyen des Eaux et une compagnie turque pour l’entretien des deux barrages, et le versement en 2014 à cette dernière de «sommes disproportionnées», et ce «bien qu’elle ait violé les engagements stipulés dans le contrat», selon le communiqué du Procureur.