Les principaux syndicats du Nigeria ont appelé ce mardi 26 septembre, à une grève nationale, la semaine prochaine, pour protester contre «un manque flagrant de volonté d’agir» du Gouvernement face à la hausse du coût de la vie.
«Le Gouvernement a totalement abdiqué et a fait preuve d’un manque flagrant de volonté d’agir, abandonnant ainsi le peuple et les travailleurs dans une pauvreté et un abattement atroces», ont souligné les deux principaux syndicats de travailleurs – le Nigerian Labour Congress (NLC) et le Trade Union Congress (TUC) dans un communiqué conjoint qui ont
appelé leurs adhérents à cesser le travail à partir du 3 octobre, précisant que des manifestations seraient organisées un peu partout dans le pays.
Le 29 mai dernier, lors de son investiture à la tête du pays le plus peuplé d’Afrique, le Président Bola Tinubu a supprimé les subventions sur le carburant et le flottement du naira, ce qui a eu pour effet de quadrupler le prix de l’essence et entraîné une forte hausse des prix des denrées alimentaires.
Tinubu a justifié cette décision en affirmant qu’il était essentiel de mettre fin aux subventions sur le carburant qui coûtent chaque année, des milliards de Naira au Gouvernement pour maintenir le prix de l’essence à un niveau artificiellement bas.
Le Nigeria, membre de l’OPEP, est un important producteur de brut mais manque de capacités de raffinage et est contraint d’importer la majeure partie de ses besoins en carburants.
Le pays le plus peuplé d’Afrique fait face à une profonde crise économique depuis 2016, aggravée par la pandémie du coronavirus et la violence des groupes armés. Près de la moitié de ses quelques 215 millions d’habitants vit dans l’extrême pauvreté avec moins de 2 dollars par jour, en dépit de ses immenses réserves de pétrole et ses grandes richesses naturelles.