Le Président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, au pouvoir depuis 2013, a annoncé ce 2 octobre sa candidature à l’élection présidentielle de décembre 2023. Il brigue un troisième mandat.
Lors d’une conférence, M. Sissi a déroulé les «dix ans de succès» de sa gestion du pouvoir et dit vouloir «se présenter pour continuer à rêver avec un nouveau mandat».
Ce même lundi, des milliers de ses partisans ont convergé par bus vers des places du Caire pour réclamer un autre mandat à leur leader. En 2014 puis en 2018, M. Sissi avait remporté la présidentielle avec 96% puis 97% des voix face à une opposition, soit laminée par une répression implacable, soit fantoche. Son adversaire en 2018 avait même annoncé voter pour al-Sissi.
En vertu d’une révision de la Constitution en 2019, il peut se présenter une troisième fois, et le mandat est passé de quatre à six ans, avec effet rétroactif.
L’outsider, Ahmed al-Tantawy, ex-député de 44 ans et habitué aux sorties anti-Sissi, a affirmé ces dernières semaines que son téléphone avait été mis sur écoute, que des dizaines de ses soutiens avaient été arrêtés ou des partisans agressés.
Un autre opposant, Hicham Kassem, à la tête du Courant libre, une coalition de partis libéraux, a été récemment condamné à six mois de prison, une peine qui le prive de fait de toute participation à la campagne et au scrutin. L’Egypte compte des milliers de détenus politiques. Le comité des grâces présidentielles en a fait libérer un millier en un an, mais «trois fois plus étaient arrêtées» dans le même temps, selon des ONG. L’Egypte est le pays le plus peuplé du monde arabe avec plus de 100 millions d’âmes.