A la surprise générale, les électeurs turcs qui étaient appelés à voter aux législatives de dimanche, ont infligé un sérieux coup de revers au parti politique islamiste du président RecepTayyip Erdogan, en lui soutirant la majorité absolue qu’il détenait depuis plus de treize années au parlement.
La victoire du Parti de la Justice et du Développement turque (AKP), dirigé par l’islamo-conservateur RecepTayyip Erdogan, avait un goût amer. Et pour cause, suite aux élections législatives de ce dimanche, le parti historique du pays qui est arrivé en tête du scrutin, n’a recueilli qu’un peu plus de 40% des suffrages et quelque 258 sièges parlementaires sur les 550 que compte l’hémicycle turc. L’AKP est donc contraint pour la première fois depuis treize ans au pouvoir, à former un gouvernement de coalition avec un ou plusieurs autres partis du champ politique turc.
Le Parti de la Justice et du Développement reste ainsi le premier parti de la Turquie, mais il accuse un recul significatif en termes de nombre de sièges parlementaires. Le parti a perdu près de dix points par rapport à ses résultats aux précédentes législatives de 2011. Cette demi-victoire s’est faite au détriment d’un nouvel entrant sur la scène politique turque : le parti kurde HDP. Avec ses 13% des voix, le parti démocratique du peuple a ainsi glané 79 sièges parlementaires, de quoi peser significativement sur les prochaines décisions de l’assemblée.
Les élections de dimanche, particulièrement suivies à l’échelle internationale, ont également été marquées par un taux de participation nettement élevé, s’établissant ainsi à presque 86% du total des électeurs.
D’après les spécialistes, l’AKP devra désormais composer avec une autre formation politique, probablement avec le Parti d’extrême droite MHP, afin de former le nouveau gouvernement.