Le Gouvernement du petit royaume d’Eswatini, dernière monarchie absolue d’Afrique, s’est dit ce 2 octobre «très heureux du grand succès des élections, qui se sont déroulées de manière libre et juste» dans le pays.
«Le Gouvernement est très heureux du grand succès des élections, qui se sont déroulées de manière libre et juste», a salué le porte-parole du Gouvernement, Alpheous Nxumalo. Cinquante-neuf députés ont été élus vendredi dans le royaume d’Afrique australe tenu d’une main de fer par le roi Mswati III.
Anciennement appelé Swaziland, ce pays est dirigé d’une main de fer depuis 37 ans par Mswati III, 55 ans, monté sur le trône à 18 ans.
Omnipotent, le roi peut dissoudre le Parlement et le gouvernement, nommer ou démettre les juges. Il commande aussi la police et l’armée. Ancien protectorat britannique indépendant depuis 1968, le pays enclavé entre l’Afrique du Sud et le Mozambique compte 1,2 million habitants.
Les partis politiques sont interdits dans le royaume depuis 50 ans et la plupart des formations opposées au régime sont enregistrées en tant qu’associations ou ONG. Les candidats aux élections se sont présentés officiellement sans étiquette partisane et avaient été sélectionnés dans les circonscriptions par des chefs traditionnels. Une grande partie de l’opposition avait appelé à boycotter le vote, estimant les résultats joués d’avance.
Le royaume, où la contestation est rare, a été secoué ces dernières années par des manifestations prodémocratie violemment réprimées par la police et l’armée. En 2021, une quarantaine de personnes ont été tuées lors de protestations anti-régime qui ont duré plusieurs mois. Un couvre-feu a été imposé, les manifestations interdites et internet limité. Des protestations et des grèves ont toutefois continué de façon sporadique.